C'est vraisemblablement ce début du 18ème
siècle qui vit la création définitive des terrasses aménagées du Mont
Bonnet. On y cultive seigle, avoine, sarrasin, parfois carottes, nayettes,
choux et pois.
Vers 1720-1725, l'apparition de la pomme
de terre, si elle fait disparaître définitivement les périodes de disette
exige par ailleurs, vu son faible rendement de nouveaux espaces agraires
qu'on ne peut plus trouver dans la vallée.
Le plan d'arpentage d'Etueffont-Haut de
1760, conservé aux archives de Colmar conforte cette hypothèse :
Sur 13 zones de terres cultivables, 8
sont situées en côteaux et aménagées en terrasses, à savoir
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Les terres du Fayé |
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Le Châtelet (Châtelat) |
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Les Hauts Champs |
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Le Brûlé (les Breuleux) |
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La Rouge Vie, le Mont Bonnet, la Côte,
la Hayère (Chayère) et la Goutte Combe |
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Le Mont Narbey |
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Sous la Brosse |
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Le Mont Anjou (Montanju) |
Jusqu'en 1857, Etueffont reste
typiquement agricole si l'on excepte les quelques tissages à bras, deux
moulins, une scierie.
La construction du tissage mécanique
BoigeoI-Japy en 1857-1860, puis Zeller à Etueffont-Bas en 1879-1880,
bouleversent profondément les deux villages. Le passage à l'ère
industrielle se traduit par un abandon progressif des cultures de montagne.
Le petit agriculteur sous-vosgien devient souvent "paysan-ouvrier" et se
contente de mettre en culture le jardin potager, accessoirement le champ
proche de sa maison.
Le processus va s'accentuant entre les
deux guerres avec la crise du textile de 1 930-33 favorisant la
désertification de la campagne.
Pendant le dernier conflit mondial, en
1941-1944, les restrictions alimentaires favorisent un éphémère retour à la
terre. Certaines terrasses sont remises en culture, pommes de terre
principalement. Les années qui suivirent mettaient un terme à cette longue
histoire des cultures étagées de côteaux. |